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Inventaire de sanctions : tous mes élèves renvoyés!

 
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Martin



Inscrit le: 03 Nov 2006
Messages: 1

MessagePosté le: 3 Nov 2006, 7:46 pm    Sujet du message: Inventaire de sanctions : tous mes élèves renvoyés! Répondre en citant
 
Cette idée d'inventaire de sanctions préconisées en milieu scolaire (proposition E8) m'a semblée très intéressante afin d'harmoniser l'enseignement français mais sutout pour éviter les abus ou les humiliations que pourrait resentir certains élèves. De plus, étant enseignante, je me suis particulièrement intéressée à ce site afin de chercher des solutions pour améliorer les conditions de mon enseignement face à des élèves peu intéressés et souvent pertubateurs.

Certaines punitions que j'ai pu lire je les ai employées (discussions avec les élèves, remontrances, lignes à copier, mot aux parents, convocation des parents, suppression d'une partie ou de la totalité de la récréation), accompagnées de demande de réparation des tors (demande d'excuses, nettoyage des objets tagués...). Mais cela n'améliore pas leur comportement. Je cherche d'autre part à encourager les bons comportements, des récompenses, tous ce qui pourrait donner envie aux élèves de travailler. Des conseils de vie collective (prévus dans les programmes) nous permettent aussi de parler des conflits rencontrés par les élèves et des solutions qu'ils peuvent trouver pour les régler tout ce qui pourrait les inciter à se respecter les uns les autres et à respecter les adultes. Malgrè cela je note peu d'amélioration dans leur comportement : les élèves connaissant les règles et ayant compris leur utilité mais ne parvenant pas à les respecter.

Dans cet inventaire sont répertoriées les fautes et les infractions que nous rencontrons au quotidien ( dans ma classe) :
- désobéissance passive (perpétuelle)
- échappatoire à une réprimande verbale (perpétuelle)
- bavardage persistant en classe (perpétuel pour un quart de la classe!)
- fréquente absence de matériel scolaire (de tous les élèves)
- refus de travailler en classe, accompagné de pertubations ou provocations
- crachat sur un autre élève (régulièrement dans la cour)
- agression franche contre un élève (au quotidien)
- vol sans violence (régulièrement de leur petit matériel ou de celui de la classe, des billes ou des cartes avec lesquelles ils jouent)
- propos ou attitude raciste (régulièrement dans la cour)
- accusation de racisme à tort
- port d'arme à l'école (petits couteaux, cutters en école primaire!)
- menace orale - grave et sérieuse - en direction d'un autre élève (régulièrement : à la sortie, envers un autre élève ou sa famille...)
- dégradations matétielles volontaires (même par les élèves les plus calmes)
- humiliation avec contrainte d'avilir (moqueries collectives...)
- coup violent porté contre un autre élève, entraînant une blessure nette (une à deux fois par semaine dans la cour, entraînant des bleus ou de petites coupures...)

Et j'ai pu observer toutes les autres fautes ou infractions décrites de l'inventaire, dans mon école, exeptées :
- absence ou insuffisance de matériel scolaire constatée deux fois par un contrôleur indépendant (parce que nous ne faisons pas appel à des contrôleurs indépendants ; nous essayons d'avoir de bonnes relations avec les parents d'élèves, de discuter avec eux pour les convaincre d'acheter le matériel scolaire nécessaire pour le bien de leur enfant, mais nous rencontrons souvent des parents qui sont en grande difficulté financière)
- retourner à l'école avant une fin de période de renvoi (parce que nous ne renvoyons pas les élèves qui se retrouveraient dans la rue à la merci des diverses bandes qui leur trouveraient une occupation et que nous pensons que c'est à l'école que nos élèves ont le plus de chance d'apprendre à vivre en société)
- récidives ayant entraîné un deuxième renvoi en moins de 18 mois
- violence physique grave contre un professionnel scolaire
- violence avec arme

J'enseigne dans un quartier difficile d'une grande ville, mais pas dans les quartiers les plus difficiles, pourtant toutes ces fautes et infractions font partie de mon quotidien. Nous parvenons à maîtriser les élèves, beaucoup en criant et en essayant de les impressionner (surtout en début d'année) et nous parvenons presque toujours à les arrêter tant que nous sommes présents. De plus, l'inventaire parle beaucoup de récidives : les élèves de mon école récidivent sans cesse.

Tout ça pour dire que si on mettait en place cet inventaire, je n'aurai plus d'élèves face à moi, puisqu'ils seraient tous renvoyés.

Nous essayons d'améliorer le comportement des élèves que nous avons en face de nous en plaçant notre niveau d'exigences juste au dessus de leur comportement, en les tirant au maximum vers la meilleure conduite qu'ils peuvent adopter. Si nous les leur demandions d'avoir une conduite parfaite, en les punissant à chaque écart, ils seraient sans cesse punis et la punition n'aurait plus aucune valeur à leurs yeux.

Dans les programmes, on nous demande de différencier les apprentissages en fonction des niveaux différents des élèves qui se trouvent dans une même classe. Nous différencions aussi nos systèmes de punitions en fonction des élèves d'une même classe. Peut-être faudrait-il aussi un système de gestion de classe différencié, qui ne peut pas être national.
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Inscrit le: 02 Oct 2006
Messages: 87

MessagePosté le: 6 Nov 2006, 4:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant
 
Bonjour Madame,

(Ma réponse étant assez longue, je la scinde en 2 messages.)

Tout d'abord, bravo pour tout ce que vous entreprenez, pour tout ce courage et cette abnégation dont vous faites preuve au quotidien. Je retiens aussi que vous recherchez des solutions et vais tâcher de répondre point par point aux différents problèmes que vous soulevez.

I. L'objectif du site Etat de droit
Ce site apporte-t-il des solutions directes aux problèmes d'indiscipline à l'école en puisant dans le corpus actuel de textes officiels ? La réponse est non. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a PAS de texte aujourd'hui en vigueur qui permettrait de faire respecter un minimum d'autorité à l'école ! Vous trouverez ici de nombreuses références mais elles démontrent surtout à quel point les enseignants sont actuellement démunis en termes de MOYENS D'ACTION (à ne pas confondre avec les moyens financiers), c'est-à-dire de "pouvoir" si vous préférez...
Je fais donc le constat qu'il n'existe pas de solution dans le présent (à part colmater les brèches au quotidien, ce qui ne règle jamais le problème de fond) mais en revanche qu'il pourrait en exister dans le futur. Ainsi ma démarche se limite-t-elle à promouvoir de futurs textes destinés à restituer un minimum d'autorité aux personnels scolaires dans leur ensemble. Et ce, avant qu'il ne soit trop tard, c'est-à-dire avant que l'école publique ne se désagrège pour de bon.

II. Pourquoi le comportement de vos élèves ne s'améliore-t-il pas à l'heure actuelle ?
Vous devez sans doute le savoir, mais je commencerais déjà par rappeler ceci : officiellement, certaines des petites punitions que vous mentionnez sont INTERDITES ! Cela concerne aussi bien les lignes à copier [réf : circulaire n°2000-105, partie II, paragraphe 2.2 ; dans le B.O. Spécial N°8 du 13 juillet 2000] que la suppression totale d'une récréation [réf : circulaire n° 91-124 du 6 juin 1991, en son Titre 3]. Une fois encore, les punitions ou sanctions que j'évoque dans mes propositions doivent être comprises au futur, dans un futur que je souhaite proche. (Idem pour le "contrôleur indépendant" : cela n'existe évidemment pas dans votre école puisque cela n'existe nulle part. Cela fait simplement référence à ma proposition E13, comme cela est indiqué dans l'exemple d'inventaire lui-même.)
Quoi qu'il en soit, même en utilisant ce type de petites punitions, pourquoi donc "cela n'améliore pas leur comportement" ? Face à ce type d'interrogation, de deux choses l'une : soit il y a trop de punition et pas assez d'autre chose (exemples : pas assez de valorisations, de récompenses, de projets pour les motiver) ; soit le niveau de punition est trop faible, c'est-à-dire trop peu dissuasif (eu égard aux comportements constatés). Les nombreux tenants de l'idéologie anti-sanction penchent évidemment et systématiquement du côté du premier type de réponse. Pour ma part, à partir du moment où vous dites que vous encouragez aussi vos élèves, que vous faites tout ce que vous pouvez pour les motivez, les accompagner et les comprendre, je penche pour le deuxième type de réponse.
Dans les circonstances que vous évoquez, il me semble donc que leur comportement ne change pas parce qu'ils ne sont pas assez punis par rapport aux actes qu'ils commettent, c'est-à-dire que les petites punitions en question ne les dissuadent pas (de continuer à agir comme ils le font). A cet égard, je donne ici ma vision de la transgression à l'école (comme en dehors) ainsi que de la prise de risque à l'école telle qu'on nous l'enseigne généralement (dans les IUFM). Je vous invite à vous y reporter un instant avant de continuer.

Pour résumer, en face du grand plaisir que leur procurent leurs grandes transgressions, le petit déplaisir de nos petites punitions actuelles NE PESE PAS LOURD.

Le comportement de vos élèves est donc parfaitement conforme au comportement de l'espèce humaine en général et même au comportement de n'importe quelle espèce vivante : s'il y a plus à gagner qu'à perdre, que vous soyez élève, adulte, lion ou girafe, vous allez là où le vent vous pousse.

Regardons bien en face le rapport de force qui se joue dans votre situation :

D'un côté, d'après vos dires, vous constatez "perpétuellement" chez vos élèves : de la désobéissance, du bavardage, une absence de matériel scolaire, de réguliers crachats sur élève, de quotidiennes agressions franches, des vols, du racisme, etc. etc., y compris des menaces graves, des petites armes, des coups violents avec blessure, ou encore des dégradation matérielles "même par les élèves les plus calmes" (je vous cite). Bref, c'est énorme !
D'un autre côté, les désagréments vécus sont les suivants : discussion, remontrance, lignes à copier, mot aux parents, récréation plus ou moins supprimée, demande d'excuse ou petit nettoyage. Et pour avoir vécu directement des situations quasi-similaires à celle que vous décrivez, je suis prêt à parier que dans bien des cas vous avez à peine la possibilité de mettre en place ce type d'action ou punition jusqu'au bout. (Que ce soit parce qu'il y aurait trop d'élèves à surveiller, ou parce que le mot aux parents sera déchiré ou non lu ou sans effet, ou parce que l'élève refusera tout net sa punition, ou encore parce que la fatigue l'emportera malgré toute votre bonne volonté...)

Alors maintenant que tout est sur la table :
Pensez-vous sérieusement que les gentilles actions (discussion, etc.) ou petites punitions décrites soient à la hauteur des actes commis ?
Croyez-vous vraiment que le risque encouru par vos élèves soit de nature à les dissuader d'en commettre à nouveau ?

(...la suite dans le prochain message...)

Cordialement,
Jean-Yves Willmann
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Inscrit le: 02 Oct 2006
Messages: 87

MessagePosté le: 6 Nov 2006, 5:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant
 
Je vais maintenant supposer qu'aux deux dernières questions vous avez répondu non. Si tel est bien le cas, vous pensez donc (plus ou moins) comme moi qu'il y a une flagrante disproportion entre d'une part les actes commis, qui sont parfois graves voire très graves, et d'autre part la réponse des adultes, toute empreinte de compréhension, de petits désagréments au pire et finalement peu nombreux, par élève, puisqu'ils ne peuvent tomber que de temps en temps et de façon erratique (étant donné que vous ne pouvez pas punir la moitié d'une classe de récréation ou autre).

Pour réduire cette disproportion et dissuader les comportements les plus déviants, j'ai donc élaboré un ensemble de dispositions pour le futur, qui se retrouvent à peu près synthétisées dans l'exemple d'inventaire faisant suite à ma proposition E8.

Le problème central est donc bien celui que vous posez en gras et dès le sujet de votre message :

III. Mon exemple d'inventaire aboutirait-il à ce que tous vos élèves soient renvoyés ?

Ici, je réponds très clairement : NON.
Et pour de nombreuses raisons.

III.1. Tout d'abord, je prévois de nombreuses limites aux nouveaux pouvoirs dévolus aux personnels scolaires. (Ces limites n'apparaissent pas vraiment dans l'exemple d'inventaire mais plutôt dans les énoncés complets des propositions. Je n'ai pas fini de tout mettre en ligne, mais cela viendra.)

III.2. Ensuite, il va de soi que la mise en application de cet inventaire, et donc de l'ensemble des propositions qu'il sous-tend, ne pourrait se faire que de façon progressive, concertée, et en ayant pris soin d'informer les familles plusieurs mois à l'avance. Il serait concevable de leur présenter l'inventaire par exemple au mois de septembre, en indiquant qu'il ne commencera à entrer en vigueur qu'en novembre (avec des consignes de clémence au démarrage), puis qu'il sera pleinement appliqué à partir de janvier. Bref, le processus pourrait s'étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années dans certains contextes.

III.3. Par ailleurs, cette proposition E8 est précise : je parle d'un "Inventaire indicatif (si possible national) des sanctions préconisées en milieu scolaire". En d'autres termes, rien ne serait imposé aux professionnels de l'école, sinon de ne pas dépasser les maxima autorisés. Relisez le 3e paragraphe : "Le caractère indicatif de cet inventaire garantirait aux professionnels le maintien de leur liberté d'appréciation et de décision en matière de prise de sanction et/ou exigence de réparation (...)".

III.4. Enfin et surtout, les extrapolations que l'on peut faire sont souvent fondées sur une erreur initiale : celle qui consiste à supposer que les comportements actuels vont perdurer malgré la survenance d'un changement profond. Dans ce cas, les dinosaures n'auraient jamais cessé d'exister ! Bref, vous m'avez compris : à partir du moment où mon inventaire serait mis en place et que les premiers renvois d'élèves auraient lieu, les comportements, forcément, changeraient. Je ne peux pas vous dire à quel point, et il y aurait forcément des différences d'une école à l'autre, d'un quartier à l'autre, mais je peux vous assurer que les comportements évolueraient plus rapidement qu'on ne pense.
Rappelez-vous ce qui s'est passé pour la sécurité routière : il aura suffit qu'on augmente le nombre de radars pour qu'en très peu de temps il y ait deux fois moins de morts par an. C'est un simple exemple ; il y en aurait beaucoup d'autres, y compris dans l'enseignement. Je pense par exemple à une expérience qui avait été menée dans un département de la Picardie, je crois, où le seul avertissement de la perte possible des allocations familiales en cas d’absentéisme prolongé aurait fait diminuer ce dernier de 60 %... C'est donc que cela marche ! (Et certains d'entre nous ont déjà pu constater qu'un seul changement de directeur peut parfois faire basculer une école vers plus ou moins de violence.)
Ainsi, vous n'auriez PAS à renvoyer tous vos élèves, loin de là, puisque les deux tiers ou les trois quarts des élèves de chaque classe se calmeraient sans doute assez vite, et ce, d'autant plus que les plus perturbateurs seraient momentanément absents. J'ai bien dit "momentanément" parce que ces derniers finiraient aussi par changer d'attitude, au moins en partie : le seul fait d'être renvoyé un ou deux jours à deux ou trois reprises ferait sans doute comprendre à certains qu'ils ne peuvent plus tout se permettre à l'école.
Evidemment, l'attitude des parents jouerait beaucoup, mais peut-être avez-vous vu que dans mes propositions je touche également au porte-monnaie, notamment au quinzième jour de renvoi d'un même élève ; or, les adultes y sont souvent sensibles, comme le démontrent les exemples de la sécurité routière ou des allocations ; il y a donc fort à parier qu'ils évolueraient eux aussi. Sans aller d'ailleurs jusqu'au porte-monnaie, rien que un ou deux jours de renvoi d'un élève aura pour conséquence de perturber les activités des parents ; on peut donc escompter que ceux-ci ne voudront plus que cela recommence, qu'ils séviront davantage vis-à-vis de leur progéniture... et que l'enfant redevenu élève fera un peu plus attention à son comportement.

Vous savez, on croit souvent que la solution est compliquée, alors qu'elle est souvent plus simple qu'il n'y paraît. C'est la situation qui est rendue compliquée, à force de chercher là où il n'y a rien à trouver. Mais cette situation, elle aussi, peut se décomplexifier : le jour où nous admettrons que nous nous trompons en nous cramponnant au mirage de l'idéologie anti-sanction.

Resterait LE cas de l'Elève absolument récalcitrant, me direz-vous peut-être... Eh bien si vraiment on a affaire à un élève ultra violent, ultra perturbateur et qui ne montre absolument aucun changement dans son comportement, vous conviendrez avec moi (peut-être) qu'il ne doit pas apprendre grand-chose à l'école, à part que tout y est permis... Dans ce cas, on serait très mal fondé à soutenir qu'il sera privé d'instruction à cause du renvoi définitif puisqu'à l'école il ne s'instruit pas. Ce renvoi définitif ne durerait d'ailleurs qu'une année, ou plus exactement les quelques mois qui resteraient pour finir l'année scolaire, puis l'on tâcherait de le réintégrer l'année suivante. Et peut-être alors serait-on surpris : je ne trouverais pas du tout étonnant qu'en réintégrant une école après en avoir été privé cinq ou six mois, ce type d'élève adopte d'emblée un profil plus bas et une volonté plus grande.

Quant à l'argument : "il sera à la rue, à la merci des bandes", vous m'excuserez mais il ne me convainc guère. En effet, école ou pas école, les bandes sont là de toute façon, tous les week-ends, les mercredis et chaque soir de la semaine. De plus, dans certains collèges ou lycées, les trafics se font maintenant aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des établissements. Enfin, je rappellerais tout de même qu'un enfant de 8 ou 10 ans, quand il n'est pas à l'école, est censé être sous la garde de ses parents, y compris et surtout s'il en a été provisoirement renvoyé ; si ceux-ci n'en sont pas capables, les services sociaux sont là pour ça. Et s'il y a de la délinquance dans la rue, les policiers puis les juges, voire les éducateurs de rue, sont là pour s'en préoccuper.
Bref, on ne peut pas tout faire reposer sur l'école ! En revanche, on doit attendre d'elle qu'elle accomplisse SA mission, qui est avant tout d'instruire les nouvelles générations. Or, UN seul élève très perturbateur peut maintenant enrayer tout cela et empêcher les autres d'être instruits... Vous me comprenez ? C'est bien beau de se soucier de ce qui ne nous concerne pas, en tant qu'enseignants, mais cela n'est pas notre rôle d'aller faire l'assistant social, le psychiatre ou le gendarme dans le quartier d'à-côté. Il y a d'autres professionnels que nous pour cela. Je pense que nous ferions mieux de nous préoccuper d'abord d'instaurer les conditions nécessaires à l'accomplissement normal de NOTRE mission, ce qui est loin d'être le cas partout, votre témoignage en est une preuve éclatante.

Suis-je arrivé à vous convaincre, ne serait-ce qu'un tout petit peu ?

Cordialement,
Jean-Yves Willmann
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François



Inscrit le: 16 Nov 2006
Messages: 4

MessagePosté le: 16 Nov 2006, 7:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant
 
Pas du tout! Votre vision est dramatique. vous voulez faire croire que l'école est séparée de tout le reste .... Vous n'avez pas compris qu'on est plus au 19è siecle.. Des types comme vous c'est baton baton, le dressage! Pas l'éducation!

C'est pas avec ça que les élèves vont aller mieux....
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nomdeforum



Inscrit le: 21 Jan 2009
Messages: 5

MessagePosté le: 22 Jan 2009, 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant
 
François a dit : "Pas du tout! Votre vision est dramatique. vous voulez faire croire que l'école est séparée de tout le reste .... Vous n'avez pas compris qu'on est plus au 19è siecle.. Des types comme vous c'est baton baton, le dressage! Pas l'éducation!

C'est pas avec ça que les élèves vont aller mieux....
"

Je trouve au contraire la démonstration fort bien argumentée et très convaincante. La lucidité de l'analyse n'a d'égale que le courage de son auteur à défendre une vision si peu "à la mode", si clairement à contre-courant de l'idéologie dominante, l'idéologie anti-sanction. Votre post est représentatif de cette idéologie anti-sanction qui est si profondément ancrée dans les mentalités, et peut-être déjà de façon irréversible. C'est pourquoi la vision dramatique que vous dénoncez est en réalité une preuve de réalisme. Je vis au 21ème siècle sans doute autant que vous. Le présent m'appartient autant qu'à vous. Et pourtant je crois que le diagnostic et le traitement proposés par Jean-Yves Willmann pourraient nous éviter le désastre et rendre à nos enfants un avenir plus juste, plus sécurisé et plus apaisé à l'école et dans la société.
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Gaël



Inscrit le: 17 Sep 2008
Messages: 5

MessagePosté le: 24 Jan 2009, 10:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant
 
Bonjour,
" Vous voulez faire croire que l'école est séparée de tout le reste "

Voilà bien le cœur du problème. C'est le mélange des genres qui crée une perte de repère chez les enfants ; faire croire que l'école est un lieu de vie qui n'est que le reflet de la société où s'applique d'ailleurs la démocratie est une grave erreur qui sème le trouble chez les écoliers. Au contraire; il faudrait que l'école soit séparée de tout le reste.

En particulier, j'entends à chaque rentrée, que les parents et les enseignants forment une équipe qui doivent coopérer pour résoudre les éventuels problèmes. Et du coup, quand mon garçon fait une bêtise (hélas, il fait des bêtises comme la dernière fois lorsqu'il a dit des gros mots dans la récréation), la maîtresse vient me parler. Je lui réponds que je vais lui en toucher deux mots mais je lui glisse aussi qu'il ne faut pas qu'elle hésite à le punir que cela ne me dérange pas le moins du monde et même que cela me rend service. Je fais la discipline chez moi (d'ailleurs, ce gros malin ne dit pas de gros mots à la maison) mais je ne suis pas à l'école et je ne suis pas étonné que si mon fils n'est pas puni, il continue à jurer. Je comprendrais qu'il me soit fait un compte rendu en cas de problèmes sérieux, de résistance aux punitions, de problèmes purement scolaires mais je ne veux pas que l'on me rapporte chacun de ses faits et gestes délictueux.

Paradoxalement cette idée d'équipe parents/enseignants semble plaire à beaucoup. J'entends beaucoup de parents qui sont charmés par cette idée qui sonne très moderne et très respectueuse. J'avoue moi-même avoir presque été sensible au tout début à ce concept mais je me suis rapidement rendu compte que ce n'était que pure illusion et même très ennuyeux. Je ne suis pas à l'école et de ce fait, je délègue, non pas l'éducation, mais l'autorité aux professeurs ! Pour le bien de mon fils mais également pour la tranquillité des parents.

Cordialement
Gaël
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