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Education nationale : la démission

 

Courrier du 19 novembre 2002 :

 

 
Monsieur l'Inspecteur d'Académie,


J'ai l'honneur de vous présenter ma démission, c'est-à-dire que j'accepte de renoncer à mon salaire, mon statut, ma titularisation, ma carrière et mon titre de professeur des écoles.

Plus précisément, et pour les raisons qui suivent ci-après, j'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance de bien vouloir accepter ma démission dès réception de cette lettre, ou à défaut, d'accepter de me placer en disponibilité pour convenance personnelle dans l'immédiat.

Ma directrice et mes collègues, puis mes élèves, ont été informés de ma décision le 15/11/02.

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Les raisons de cette décision sont les suivantes :


1. J'estime ne pas disposer des moyens d'action nécessaires pour assurer un niveau de sécurité (physique et psychique) satisfaisant pour mes élèves.

Je ne me considère nullement responsable de cette situation, en raison de ce qui suit. En revanche, je considère qu'il est de ma responsabilité de vous informer de ce qui suit.

Je ne suis notamment pas disposé à suivre le type de principe qui veut, par exemple, qu'on attende qu'il y ait dix morts à un carrefour pour le déclarer « dangereux ». Ma démission, à cet égard, revêt un caractère préventif.


Parmi les nombreux constats observés dans ma classe au sein de l'école [...], au cours des dix semaines écoulées, je me permets de vous en présenter quelques-uns :

— La plupart de mes élèves de CM1-CM2 présentent de très grandes difficultés d'autonomie et d'écoute en classe (sauf peut-être lorsqu'on leur raconte une histoire).

— Ils n'apprennent pas leurs leçons, n'ont pas du tout intégré les valeurs de travail ou d'effort, rechignent, rouspètent, revendiquent.

— Ils se lassent extrêmement vite de toutes les activités qui peuvent leur être proposées.

(C'est à croire que les enseignants sont les seuls à qui l'on demande de réfléchir ou de faire des efforts, tandis que la tendance inverse semble prévaloir pour ce type d'élèves : on leur recherche prioritairement des excuses du type « il est mal dans sa peau », « elle est en difficulté », etc. Ce faisant, j'ai tendance à considérer qu'on « étiquette » sur leur front des incapacités supposées, au lieu de leur apprendre ce qu'est la responsabilité individuelle. Je note aussi qu'on prend très souvent prétexte de difficultés familiales ou matérielles pour excuser des manquements comportementaux graves. Pour ma part, j'ai connu des personnes très pauvres et très bien éduquées à la fois.)

— En toute logique, il en résulte que leur niveau scolaire, dans l'ensemble, est extrêmement bas : à certains égards, il correspond plus à une fin de cycle 2 qu'à une fin de cycle 3 (en tous les cas, comparativement à des classes de CE1 dont j'ai eu la charge par le passé) et les quelques évaluations notées que j'ai pu être amené à faire en ce début d'année scolaire n'ont guère de valeur : je me suis senti obligé de surévaluer toutes les notes pour éviter de mettre une collection de zéros (qui aurait pu aboutir à ce que ces élèves soient encore plus découragés qu'ils ne le sont déjà), mais je ne suis pas fier de cela puisqu'on ne fait alors que repousser les problèmes.

— Résultant de ce qui précède et de ce qui suit, on se demande vraiment, pour un certain nombre de ces élèves, ce qu'ils font dans une classe de CM2.

— L'un de ces élèves, par exemple, ne fait strictement RIEN en classe ou s'amuse à jouer à « Men in Black » en visant les autres (voire le professeur !) avec ses équerres ; j'ai demandé par écrit à voir ses parents, en vain ; des dossiers ont été constitués depuis des années pour qu'il sorte du système classique, en vain là encore. Parce que les parents s'y opposent.

J'en déduis que, dans le système actuel, les enseignants sont placés « en-dessous » des parents, en-dessous des élèves, en-dessous de tout mais au centre de toutes les pressions. Je suis en désaccord avec cette situation qui s'est imposée, sinon dans les règles, du moins dans les faits ; j'en tire les conséquences : en démissionnant.

— Venons-en à des faits encore plus inquiétants constatés en classe : perturbations sonores incessantes, agressivité récurrente, cris, insultes à voix audible, insulte hurlée, agressions physiques quotidiennes, intimidations fréquentes, menaces, menaces de mort (et pas sous la forme d'une plaisanterie), compas « sortis » à la manière d'une arme blanche.

— Dans la classe ou durant le temps scolaire : attitudes ou propos obscènes, intimidations ou agressions diverses et variées, désobéissances nettes, insolence, accusations sans fondement, « mythomanie » — si l'on m'autorise à utiliser ce mot — pour ce qui concerne quelques élèves (transformation de la réalité, simulations parfaites avec une impressionnante capacité de pleurs sur commande) dans le but notable de se faire passer pour une victime après avoir littéralement frappé de plus petits que soi...

Ces listes ne sont pas exhaustives. Je m'aperçois avec stupeur que ce sont donc parfois les plus violents qui s'estiment le plus victimes ; et qui le font savoir de la façon la plus dramatiquement théâtrale !

— Dans la continuité de ce qui précède, je dirais que les apparences peuvent être trompeuses. Les enfants ayant sans doute plus ou moins conscience (puisqu'ils sont loin d'être stupides) que leur parole peut valoir plus que celle d'un adulte mais moins que celles de deux adultes, ils évitent en général de trop « abuser » dès lors que deux adultes sont dans la classe. De même, ils peuvent aussi être tout à fait calmes pendant une certaine période. Mais si les « débordements » sont de courte durée, la situation n'en est pas anodine pour autant. Ce calme apparent (cyclique) ne constitue parfois qu'une sorte de « calme avant la tempête ».

— Parallèlement, j'ai pu constater qu'un certain nombre de parents d'élèves formulent un jugement paradoxal sur l'attitude des enseignants à l'égard des élèves : ils les trouvent à la fois trop sévères et... pas assez sévères ! Quel est donc ce miracle ?!

Ils ont simplement tendance à trouver le professeur trop sévère (avec leur enfant) et pas assez sévère (avec les enfants des autres).

— En référence à ce qui est souligné ci-dessus, lorsqu'un professeur veut évoquer un mauvais comportement et que l'élève en question avance une version opposée des faits, les parents d'élèves semblent beaucoup plus enclins à croire leur enfant que l'enseignant (dont la parole est donc, soit dit en passant, fréquemment mise en doute).

— Il en résulte que les enfants s'octroient de plus en plus de libertés de paroles et d'actes (je veux dire : à caractère incivile) envers le corps enseignant. La belle « Liberté », en vérité ! Ainsi, les maîtresses et maîtres sont de moins en moins respectés.

— Dans une suite logique, les problèmes d'irrespect et d'insécurité se développent de plus en plus à l'école ; puis, évidemment, dans l'ensemble de la société.

— On en arriverait même à ce que des enfants simplement aimables et tranquilles puissent, dans ce type de contexte, finir par être considérés comme « inadaptés ».

— Par ailleurs, il m'a été certifié que l'année dernière, à l'école [...], les problèmes d'insécurité furent encore beaucoup plus importants que ceux constatés aujourd'hui. Je n'ose imaginer le désastre...

— Bien qu'il y en aurait de nombreux autres à faire, je me contenterais pour l'instant de conclure sur un dernier constat : très manifestement, ces enfants-là sont malheureux, englués qu'ils sont dans des vices que les adultes ont laissé naître et se développer en eux (ou plus exactement : au sein de leurs interactions interpersonnelles).


2. Au-delà des constats évoqués ci-dessus, je dois dire en toute franchise que je suis en désaccord intellectuel avec un certain nombre de principes actuellement répandus au sein du système global de l'enseignement en France :

— En voulant mettre l'enfant « au centre » de l'école, on lui a surtout donné l'impression qu'il était le centre du monde, et finalement, on l'a laissé se hisser tout en haut de la pyramide, lui qui doit tout apprendre !

Démocratiquement parlant, je considère que c'est absurde : il n'y a qu'en monarchie que l'enfant peut être roi ; en démocratie, le pouvoir appartient aux citoyens, c'est-à-dire aux adultes. L'enfant n'a pas à être « au centre », il doit rester à sa place (qui est celle d'un être en formation). L'idée même qui consiste à dire qu'il devrait avoir autant de droits que l'adulte tient plus de la démagogie que du bon sens : l'enfant n'a pas autant de responsabilités que l'adulte, il ne peut donc avoir autant de droits. Or, actuellement, les élèves ont à certains égards plus de droits que leurs professeurs : c'est le monde à l'envers !

— On nous dit ou on nous fait comprendre qu'il faut éviter au maximum les punitions à l'école ou alors veiller à ce qu'elles soient « intelligentes ». Je ne suis pas non plus en accord avec ce type d'idée : si une punition est « intelligente », c'est qu'elle est intéressante, donc pas désagréable ; donc ça n'est pas une punition.

Ma conception est qu'une punition doit, par essence, être désagréable (je dirais : « bête » sans être méchante) afin d'être dissuasive et que soient érigées les Limites qui permettent de protéger les enfants... contre eux-mêmes.

— Par ailleurs, l'intitulé même de notre ministère contribue probablement à « brouiller les cartes » : l'appellation « Ministère de l'Education Nationale » semble bel et bien signifier que l'éducation est du ressort direct de l'Etat, bref que les enseignants seraient censés en assumer principalement la responsabilité. Or, notre rôle premier n'est (historiquement) pas d'éduquer mais d'instruire. C'est d'ailleurs pour cette tâche que nous avons été formés.

En renommant notre ministère « ... de l'Instruction Nationale », on enverrait un message symbolique fort aux familles, les incitant à se réapproprier la responsabilité éducative. Ce faisant, nous respecterions l'un des principes fondateurs de la construction européenne, celui de subsidiarité. En l'occurrence : l'Etat ne doit intervenir dans l'éducation des enfants que si, et seulement si, les parents n'y sont pas parvenus pleinement ; ce qui suppose au moins qu'ils aient essayé.

— D'autre part, à partir du moment où les enseignants sont tout de même amenés à participer à l'éducation des enfants, voire à en supporter l'essentiel du poids (contre leur volonté la plupart du temps), encore faudrait-il leur en donner les moyens ! Non pas financiers mais législatifs.

Actuellement, face à des enfants difficiles et sans le soutien de leurs parents, une maîtresse ou un maître ne disposent d'aucun moyen sérieux de coercition qui permettrait d'assurer leur autorité, garante non seulement du bon déroulement des apprentissages scolaires, mais bien sûr aussi de la sécurité physique et psychique des enfants.

Officiellement, sinon dans les faits, nous n'avons quasiment rien droit de faire ! Sauf erreur de ma part, et pour ce qui concerne le primaire, nous n'avons pas le droit d'expulser, pas le droit de priver de récréation (dans sa totalité), à peine le droit de gronder, pas le droit de maintenir un enfant par le bras (en tout cas du point de vue de certains parents), encore moins celui de donner une gifle. En raison de cette fameuse idée de punition « intelligente », on nous déconseillera même parfois de faire copier des lignes (en admettant d'ailleurs que l'Elève veuille bien accepter de s'y soumettre).

En définitive, le soi-disant « maître » peut en venir à s'expulser lui-même !

Qu'on ne s'étonne pas si le respect de l'autorité est en régression permanente dans notre pays. Qu'on ne s'étonne pas si la criminalité des mineurs est en progression exponentielle depuis plusieurs années.

— En n'autorisant pas les enseignants à sanctionner fortement, y compris physiquement (par exemple par une gifle ou une immobilisation), les enfants les plus difficiles, voire dangereux, on a en fait abandonné le « terrain » de ce type de sanctions aux enfants eux-mêmes.

Note : je suis revenu, depuis, sur cette idée de la gifle ; elle ne figure dans aucune de mes propositions de réforme de l'éducation nationale.
JYW

Or, l'enfant est naturellement plus excessif et moins lucide que l'adulte. Il est donc en général plus cruel. C'est ainsi qu'un enfant subissant la sanction physique d'un autre enfant connaîtra en général un désagrément et une douleur bien plus grands que si ladite sanction lui avait été infligée par un adulte responsable (dans le cadre d'une réglementation officielle). Or, je pense que l'immense majorité des enseignants sont des « adultes responsables ». C'est pourquoi je ne puis être d'accord avec ce type d'abandon et l'assimilation dangereusement erronée qui aurait trop tendance à être faite entre une sanction physique à caractère disciplinaire et ce qui relève de la maltraitance à enfant.

Sur ce point, j'ajouterais qu'on ne peut définir un acte en soi, mais seulement un acte avec le contexte dans lequel il s'inscrit. Si, par exemple, un enfant qui insulte un professeur recevait une gifle, il serait (de mon point de vue) proprement scandaleux de dire qu'il y a eu « maltraitance ». En revanche, un enfant qui recevrait la même gifle, alors qu'il est en train de travailler tranquillement, serait là pour le coup victime d'une violence tout à fait inadmissible (il y a notamment « violence » parce qu'il y a injustice). Or, les enfants, précisément, se maltraitent entre eux !

On le voit, c'est moins l'acte en lui-même que le contexte qui permet la définition. C'est pourquoi je ne peux être d'accord avec l'idée selon laquelle une sanction plus ou moins corporelle à caractère disciplinaire et éducatif serait une réponse du type : « ...à la violence, par la violence ». Dès lors que la sanction est juste, méritée, justifiée, équilibrée aussi, on ne devrait pas (législativement parlant) pouvoir dire qu'il y a eu « violence » ; car, bien au contraire, je suis convaincu que cela contribuerait de façon spectaculaire à faire baisser le niveau de violence à l'école, et donc aussi, plus tard : dans l'ensemble de la société future.

— A l'heure actuelle, les enseignants sont quotidiennement obligés de prendre des risques (c'est-à-dire d'aller « au-delà » des règlements), doivent en quelque sorte « ramer à contre sens » et savent pertinemment qu'un grand nombre d'apprentissages ne pourront être assimilés dans de telles conditions. Ils ne peuvent pratiquer que le principe du sparadrap : gérer l'urgence du moment, « colmater les brèches » à court terme, mais en aucun cas régler les problèmes de fond.

— A propos des tentatives de lutte contre l'échec scolaire, menées depuis des années, j'ai remarqué (tout au moins au niveau du primaire) que les énergies ont tendance à se focaliser sur les innovations pédagogiques. Il m'est bien délicat d'émettre un léger doute quant à ce type d'orientation : j'ai bien peur qu'un professeur quelconque ait plus de résultats avec des enfants bien éduqués qu'un professeur exceptionnel avec des enfants mal éduqués.

La recherche pédagogique est sans doute nécessaire et utile, mais je crains qu'elle soit aujourd'hui devenue secondaire par rapport à la nécessité impérieuse d'établir des règles de discipline suffisantes au sein de chaque classe. En d'autres termes et en raison des circonstances actuelles, je pense qu'il faudrait (au moins ponctuellement) remplacer une bonne partie de la recherche pédagogique par une recherche essentiellement centrée sur les questions de discipline et d'autorité, avec pour objectif prioritaire d'aider les parents les plus « en difficulté » à se réapproprier leur responsabilité éducative.

Il ne faut en effet pas mettre la charrue avant les bœufs ; c'est-à-dire qu'on ne peut sérieusement instruire des enfants qui n'ont pas été correctement éduqués au préalable. L'éducation, ce sont les fondations ; l'instruction, ça ne peut venir qu'après.

— Par conséquent, force m'est de reconnaître que je ne peux non plus être d'accord avec l'idée qu'un enseignant pourrait continuer à instruire à 100%, tout en éduquant à 40%, 60%, voire 90%. Dès lors que nous participons (par la force des choses), et significativement, à l'éducation de nos élèves, il apparaîtrait logique que notre mission d'instruction soit officiellement réduite, en proportion.

De toutes les façons, nous ne pouvons échapper à cette alternative : la preuve en est le niveau scolaire en général très bas des enfants les plus indisciplinés.


3. Concernant plus précisément la situation des enseignants, il m'apparaît qu'ils sont soumis à de nombreuses contradictions, je veux dire à des contraintes simultanées qui parfois s'opposent :

— On nous demande d'instruire alors même que les conditions éducatives nécessaires et préalables ne sont pas toujours remplies.

— On nous demande de contribuer de plus en plus à l'éducation de nos élèves, tout en nous laissant de moins en moins de moyens pour ce faire.

— Les parents d'élèves ont tendance à ne plus nous croire sur parole (lorsque leur enfant a émis une version différente) ; or, que n'entendrions-nous pas le jour où nous apporterions des preuves (par exemple de type audiovisuel) : atteinte aux libertés ! Etat policier ! Utilisation illégale de l'image de nos enfants !

En bref, on ne nous croit pas toujours parce que nous ne disposons pas de preuves absolues, mais parallèlement, on nous reprocherait d'en avoir !

— J'ai déjà souligné qu'on pouvait nous trouver à la fois trop autoritaires et pas assez.

— On demande sans arrêt aux maîtres de s'adapter aux enfants. Je pourrais être d'accord avec ce principe si, parallèlement, la même exigence (et même une exigence plus grande) était demandée aux enfants vis-à-vis des maîtres. Or, ça n'est plus le cas. Ça n'est pas dans « l'air du temps » comme on dit. Ce faisant, on n'habitue pas l'enfant à la contrainte, à l'effort, à l'insertion dans la société. En leur indiquant que c'est d'abord à eux de s'adapter, ce sont les maîtres qui se font plus éduquer que leurs propres élèves !

— D'autre part, lorsqu'en raison d'une cause typiquement comportementale, il survient un accident grave dans une classe ou dans l'école, le maître est tenu pour responsable. Pourtant, le défaut d'éducation ne devrait pas lui être imputé. Or, en la circonstance, les parents fautifs sont parfois les premiers à accuser !

En définitive, le cru mai 68 a mal vieilli : il fallait le boire jeune.

Nous sommes tout simplement passés d'un extrême à l'autre et il serait grand temps d'anticiper le reflux si l'on ne veut pas qu'un jour, brutalement, ce dernier nous refasse passer... d'un extrême à l'autre.

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Monsieur l'Inspecteur d'Académie, j'espère que vous aurez soupesé le poids de mes raisons.

Il n'est d'ailleurs pas impossible que je fasse part ultérieurement d'un certain nombre de propositions précises sur ce même thème, d'une façon ou d'une autre. (Je vous en livre quelques exemples dans l'annexe 1 ci-jointe.)

Je souhaiterais que vous acceptiez ma démission (à défaut : de m'octroyer une disponibilité) rapidement, puisque je considère que le niveau d'insécurité dans ma classe est devenu trop élevé. Non pas que je craigne beaucoup pour ma propre sécurité : c'est bien la sécurité des élèves que j'estime ne plus pouvoir assurer correctement, non en raison d'insuffisances ou d'incompétences de ma part, mais en raison de l'absence de moyens suffisants pour y remédier dans les circonstances actuelles.

Enfin, je ne peux m'empêcher de dire toute mon admiration envers mes (anciens) collègues de l'école [...], dont l'abnégation permanente, les compétences multiples et le sang-froid devraient leur valoir bien plus qu'une médaille !

Je vous prie de croire, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, à l'expression de mes sentiments respectueux et dévoués.

Jean-Yves Willmann

Copie à :

— Monsieur Nicolas SARKOZY, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales ;
— Monsieur Luc FERRY, ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche ;
— l'équipe enseignante de l'école [...] ;
— l'Autonome de solidarité de la Gironde.

Propositions majeures Remanier la Convention des droits de l'enfant
Accroître le pouvoir du professeur vis-à-vis des élèves (avec limites)
Réhabiliter les punitions et les sanctions à l'école avec bienveillance

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