Etat de droit France

« L'ENFANT ROI... FORME SUBTILE DE MALTRAITANCE »
  (Daniel Marcelli, Professeur de psychiatrie)

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Témoignages Parent, professeur, ancienne élève... Premier témoignage : celui de Gaël Courossé,
parent d'élèves, sur l'indiscipline à l'école et la violence scolaire, suivi de la réponse d'Etat de droit.
Deuxième témoignage : les violences à l'école. Troisième témoignage : sévérité à l'école en 1959.

Réformes Les propositions d'Etat de droit ne coûteront rien à l'Etat tout en améliorant
les conditions d'étude à l'école : pouvoir du professeur ; petites punitions ; sanctions à l'école.

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Autorité du professeur : histoire d'un rapt

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L'édito du 17 mars 2022

Sanction versus humiliation

Si l'impunité est un contraire de la sanction, l'humiliation en est un autre

Imagine-t-on un match de foot sans cartons ni pénalités possibles ? Ou qu'on puisse aller à 250 km/h sur départementale sans plus risquer qu'une réprimande ? Non. Pourtant, depuis les années 1990, c'est l'à peu près réalité de l'éducation nationale en France : les idéologues de l'anti-sanction institutionnelle à l'école ont fait croire que pour éduquer, point besoin de sanction, qui serait néfaste pour les enfants. (Officiellement, il y a des « sanctions disciplinaires », que les procédures jargonnantes ont dépouillé de tout caractère dissuasif.)

Pour les adultes, la sanction serait tolérée : les mêmes idéologues admettent peut-être l'utilité du carton jaune, du feu rouge ou du gendarme. Et depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, tout le monde ne jure plus que par les sanctions, des sanctions toujours plus sévères.

Mais alors, pourquoi seulement dans le monde des adultes, et surtout pas des enfants ?

Je ne suis pas dans la tête des anti-sanction à l'école et me contenterai de rappeler une hypothèse depuis longtemps émise sur Etat de droit : ils semblent considérer que l'enfant appartiendrait à une espèce différente de celle des adultes ; qu'ainsi la sanction ne devrait pas s'appliquer aux enfants. Et ne pensent pas que la sanction pourrait participer à la sacro-sainte « prise de conscience » de la gravité de certains actes. Toutes considérations jamais confirmées par la science.

Le 1er mars 2022 sur France Culture (21h-22h), Dennis Meadows a rappelé ceci à propos des idéologues : ils partent de leurs conclusions PUIS recherchent les faits qui pourraient les confirmer, rejetant tous les faits qui les infirment. L'inverse de la démarche scientifique.

Les scientifiques, eux, les vrais — les éthologues, les naturalistes — nous disent qu'il y a deux grands points communs à tous les êtres de toutes les espèces : fuir la douleur et rechercher le plaisir. Le comportement et l'éducation de tout être se forgent donc à partir de ce diptyque plaisir (récompense) / douleur (punition), ou si l'on préfère : la Carotte et le Bâton.

Pour ne pas que leurs petits fassent le pas de trop, empreintent la mauvaise route qui leur serait fatale, que font tous les animaux adultes ? A côté de la Carotte (nourrir et prendre soin des petits, jouer avec eux, les intéresser, leur montrer comment faire ci ou ça), ils n'hésiteront pas à user aussi du Bâton si nécessaire (par telle ou telle contrainte ou punition). Parce que cela les sauvera.

L'Humain a longtemps cru qu'il pouvait s'extirper de la nature, la surplomber, ne la voir que comme un terrain d'exploitation. On le sait désormais, cette erreur va se payer très cher si nous la perpétuons ; le deuxième volet du sixième Rapport du GIEC nous le redit encore.

A ce propos, pourquoi l'Accord de Paris de 2015 n'est, de l'avis de beaucoup, pas ou très peu en voie d'être respecté ? Réponse proposée : parce qu'il n'y a pas de sanctions prévues. (Extrait : l'accord de Paris invite les pays à formuler (...) des stratégies [qui] ne sont pas obligatoires.)
  Ce qui fait encore penser au processus d'adhésion de la Convention internationale des droits de l'enfant, qui la vida de sa substance.

Les opposants à toute punition dans l'enfance commettent le même type d'erreur : ils voudraient que nous soyions détachés du règne Animalia (le grand groupe des animaux) et que le diptyque (fonctionnel depuis des millions d'années) de la Carotte et du Bâton soit aboli en dehors de toute validation expérimentale. Pour notre école, il en résulte ce toujours même résultat depuis plusieurs décennies :
  1) déconsidération des professeurs, indiscipline et violence croissantes (dont le harcèlement scolaire entre mille autres choses) ;
  2) niveau scolaire général toujours en baisse (puisque sur 45 ou 50 minutes de présence, un professeur ne peut plus enseigner parfois que 3 ou 4 minutes) ;
  3) et ce, malgré un budget toujours en hausse (puisqu'il faut gérer les élèves « difficiles », c'est-à-dire très mal éduqués, dans des classes spéciales ou structures annexes où le nombre d'adultes tend à devenir équivalent au nombre d'enfants).

Sur le premier point, nombre de Protecteurs et Protectrices de l'Enfance en Danger continuent d'ignorer que un enfant victime est beaucoup plus souvent victime d'un autre enfant que d'un adulte. Et que la vraie sanction institutionnelle à l'école, au collège et au lycée — sa déclinaison en une palette proportionnée et cohérente de sanctions harmonisées, codifiées, à rebours de l'arbitraire — constituerait le meilleur rempart contre les maltraitances faites aux enfants par d'autres enfants.

Au fait, et si les idéologues de l'anti-sanction institutionnelle avaient confondu sanction et humiliation ?

*
*    *

La sanction, au sens où on l'a toujours entendu sur Etat de droit, doit être : justifiée, proportionnée, aussi bienveillante que possible. L'humiliation c'est l'inverse ! Malveillante, disproportionnée, injustifiée. Autrement dit, la sanction connaît deux contraires qui se rejoignent : l'impunité (laxisme) et l'humiliation.

C'est l'histoire du traité de Versaille de 1919 ; ici l'humiliation créa l'impunité (à terme, via la rancœur, la haine, le réarmement et la suite). A revers, c'est l'histoire de l'élève harcelé, obligé de quitter son école ou son collège, doublement puni parce que ses harceleurs ne le sont jamais... puisque les professeurs n'ont plus le moyen de la sanction pour imposer le respect des règles. C'est encore l'histoire du multi-délinquant qui a humilié de nombreuses victimes et peut continuer à en humilier d'autres puisque très peu puni. Les exemples sont infinis. Et pourquoi passe-t-on de l'enfant maltraitant à l'adulte maltraitant ? Parce qu'une autre chose a été oubliée par les Défenseurs de l'Enfant-Roi : c'est qu'un enfant, ça finit par devenir adulte.

Dans le contexte du drame ukrainien, le ministre Le Maire a lui aussi confondu sanction et humiliation lorsqu'il s'est réjoui publiquement [France Info, 1er mars 2022] de bientôt « voir des queues de Russes » [devant des distributeurs et magasins quasi vides]. Heureusement la communication gouvernementale s'est reprise, en visant officiellement les capacités de nuisance de l'agresseur, et non plus son peuple.
  Il est évident qu'au niveau géopolitique, l'usage de la sanction et la communication autour sont autrement plus complexes à mettre en œuvre que le recadrage d'un enfant pour simple bêtise. Mais alors, justement, quelle folie française d'avoir transformé un problème relativement simple — poser des limites aux enfants — en quelque chose d'inextricable...

En schématisant à peine, disons qu'il y a deux grands groupes d'enfants qui risquent de devenir des adultes malfaisants :
— les trop-punis, excessivement ou injustement punis, méprisés, humiliés, ayant subi des traumatismes, des tragédies ;
— les jamais-punis, ou toujours beaucoup trop peu par rapport à un niveau de bêtises, attitudes, méfaits, infractions commises, qui va s'aggravant.

Les premiers risquent de devenir violents par la haine, l'esprit de revanche (la fameuse reproduction de ce qu'on a subi) ; les seconds par un sentiment de toute-puissance et parce qu'ils ne supporteront aucune entrave à leurs désirs. Tous les extrêmes sont mauvais : le trop comme le trop peu. Cf. le taux de sucre dans le sang, l'alimentation, la vitesse automobile... Même l'eau peut être dangereuse si l'on en boit trop !

Les enfants-futurs-adultes peuvent aussi avoir été trop ET trop peu punis par la vie, qui est mouvante, flot continu avec ses lacs, ses rapides, ses revirements, ses hasards. Si l'on a été trop puis trop peu puni ou l'inverse dans son enfance, les effets ne s'annulent pas ! Ils risquent plutôt de se cumuler, et de donner un adulte cumulant l'esprit de revanche et le sentiment de toute-puissance ; l'égotisme poussé à l'extrême.

Lorsque ce genre d'enfant, mal façonné, mal dégrossi, prend du pouvoir une fois adulte, le danger peut être considérable. (Toute ressemblance avec l'actualité serait purement fortuite.)

Mars 2022 © Etat de droit / Jean-Yves Willmann

 

Vidéos Après cinq extraits (cliquer sur la photo), voir l'interview complète de J.Y. Willmann par C. Lacam sur Etat de droit réforme de l'école et de l'autorité en France

Etudes Sanctions à l'école : pourquoi ça bloque

Réforme de l'école : les fausses bonnes idées

 

 

L'édito du 15 août 2011

Ton moralisateur à la française contre pragmatisme à l'anglaise

L'indulgence dogmatique des Français comparée à la volonté d'efficacité des Anglais

Pour faire écho à l'édito précédent — Etat de droit et autorité de l'Etat — l'Angleterre est en passe de nous montrer une fois de plus ce qui manque parfois beaucoup en France : une autorité institutionnelle digne de ce nom, où le droit retrouve une force dissuasive suffisante.

Il ne s'agira pas ici d'analyser le passé — les erreurs politiques ayant pu être commises au Royaume-Uni, qui tendraient à expliquer en partie l'explosion des émeutes urbaines à Londres et en Angleterre — mais de constater la réaction du peuple et des autorités britanniques à tous niveaux pour résoudre le problème immédiat des violences.

Etat de droit a répertorié quelques-unes des principales réactions outre-manche :

›› 1. Le Premier Ministre britannique ne fait pas dans la dentelle pour dissuader les auteurs des violences. Contrairement à ce qui se passe souvent en France, il ne se contente pas d'effets d'annonce. Son discours ferme apparaît assez crédible et dissuasif : malgré quelques critiques sur sa réactivité initiale et d'inévitables polémiques outre-manche, il a mis d'importants moyens de coercition en place (policiers, judiciaires) ET à l'étude (menaces de sanctions économiques pour les émeutiers ou leur famille, etc.) à grand renfort de communication, et surtout, il se sait soutenu par son peuple dans la voie d'une réelle sévérité institutionnelle à opposer aux délinquants.

›› 2. Première preuve de ce soutien : les autorités judiciaires britanniques montrent semble-t-il une fermeté et même une dureté sans commune mesure avec l'attitude de nos magistrats français en général. (Evidemment il peut y avoir des exceptions, il s'agit d'une tendance.) En schématisant, on sent bien que l'objectif premier des magistrats britanniques est de participer entièrement — avec les responsables politiques, la police et la population britannique dans sa grande majorité — à la résorption aussi rapide que possible de ce grave problème de violence urbaine.

En d'autres termes, la sévérité de certains magistrats du Royaume-Uni peut nous apparaître disproportionnée : on a pu entendre par exemple qu'un jeune se serait pris 6 mois fermes pour une cagoule. Verdict impensable en France. (Encore qu'on ne puisse pas savoir si ce type de peine sera véritablement appliquée ou si consigne a été donnée de surtout faire peur pour rétablir le calme rapidement...) En France, on privilégie l'indulgence à l'échelle individuelle ; en Grande-Bretagne, le pragmatisme à l'échelle collective. Le système britannique peut nous apparaître à nous Français trop sévère voire injuste, mais voilà, il est peut-être aussi plus efficace que les « solutions » à la française pour lutter contre une vraie injustice bien réelle cette fois-ci : celle touchant ces commerçants attaqués qui peuvent tout perdre en quelques heures.

A ce propos, l'excuse typiquement française qui consiste à dire que les casseurs cassent parce qu'ils sont pauvres et « exclus » du système économique ne tient pas : à qui les casseurs s'en sont-ils d'abord pris ? à qui ont-ils fait le plus de tort ? A la petite classe moyenne ! A des demi-pauvres pour certains. On retrouve ici un phénomène souvent observé dans nos écoles françaises : la violence ambiante fait toujours beaucoup plus de tort aux plus fragiles, qu'ils le soient économiquement (comme un petit commerçant) ou psychologiquement (comme un jeune écolier devenu le souffre-douleur de plusieurs autres).

Cette passerelle entre société et école n'est pas artificielle. Ce n'est sans doute pas un hasard si David Cameron vient enfin d'évoquer la discipline à l'école en ce 15 août 2011. Comment en effet ne pas comprendre que l'état de nos écoles préfigure celui de nos sociétés futures ?! Si Monsieur Cameron veut s'inspirer des idées de réforme de l'éducation nationale du site Etat de droit, qu'il ne se gêne pas.

›› 3. Enfin, ce qui est surtout frappant chez nos voisins Anglais, c'est la volonté d'une grande partie du peuple « d'en découdre » avec les casseurs, notamment de les dénoncer activement tout en exprimant un soutien très fort pour des sanctions institutionnelles sévères. Ainsi peut-on voir des réactions britanniques venues d'En Bas qu'on ne verrait pas habituellement en France : photos de casseurs exhibées, coopération directe avec la police britannique, mise en place de groupes de défense privés, pétitions pour sanctionner encore davantage les fautifs.

En France, beaucoup appelleraient cela de la délation ; en Angleterre, c'est une dénonciation légitime. Pourquoi une telle différence de point de vue ? Car nous n'avons pas vécu la même Histoire ! Petit rappel historique : les Français, sévèrement battus en 1940 (ce qui ne doit pas faire oublier le sacrifice de dizaines de milliers de soldats), ont ensuite vu le gouvernement de Vichy coopérer avec les Nazis et certains Français collaborer activement dans le sens le plus détestable qui soit. On sait que les autorités françaises de l'époque ont parfois fait du zèle, allant au devant même des demandes de l'occupant, et que certains « collabos » français ont participé à la dénonciation de Juifs ou résistants (ou autres minorités recherchées) en France.

Pour cette raison sans doute, tout ce qui s'apparente à de la dénonciation est très mal vécu en France, même 70 ans plus tard. Même dans des contextes qui n'ont RIEN à voir avec les dénonciations d'hier contre la résistance française ou contre les Juifs. Aujourd'hui en France, dès que l'on veut dénigrer telle ou telle volonté de fermeté institutionnelle, la même ficelle est donc toujours employée, le même moralisme accusateur : délation ! fascisme ! honteuse répression... Tous les coups sont permis, toutes les allusions aussi. Nous continuons bien sûr d'avoir honte de cette facette très noire de notre Histoire — le collaborationnisme actif — mais certains en profitent pour se vautrer dans les amalgames et grossières manipulations. Et à force de lobbying anti-sanction, les autorités institutionnelles françaises ont fini par flancher. Le poids de l'Histoire écrase les consciences. Pour tenter de nous racheter, nous pratiquons l'indulgence sans grand discernement, prisonniers d'une névrose collective qui nous poursuit depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.

Les Anglais, eux, n'ont pas ce problème avec eux-mêmes. Chez eux, Hitler n'est pas un tabou comme en France. Ils n'ont pas peur d'être taxés de collaborationnistes ! Le principe de la dénonciation n'a donc rien de honteux pour eux, surtout s'il s'agit de dénoncer des casseurs, des criminels ou des voleurs.

Pour toutes ces raisons, Etat de droit est prêt à parier que les violences urbaines en Angleterre vont assez rapidement se tarir pour de bon, si ce n'est déjà fait, et qu'elles ne repartiront pas de sitôt (ou pas avec la même ampleur) à moins peut-être d'un effrondement économique généralisé... mais nous n'en sommes pas là.

Pour autant, Etat de droit ne dit nullement que tout va bien en Grande-Bretagne ou qu'il n'y a pas d'injustices sociales ou que les responsables anglais sont exemptes de tout reproche ! Sans doute devra-t-on tirer des leçons de ces violences, en Grande-Bretagne comme ailleurs. Etat de droit se focalise ici seulement sur le problème immédiat d'une explosion de violence à endiguer d'urgence. L'objectif de cet article se cantonne à deux questions d'actualité :
Comment faire cesser rapidement une série de violences urbaines à grande échelle ?
Comment l'état d'esprit particulier de la population britannique y participe ?

A cet égard, il est permis de constater ce qui fonctionne mieux chez les Anglais que chez nous. On aura beau développer toutes les théories du complot possibles — que les émeutes auraient pu être encouragées par telle ou telle manipulation, rétribution, etc. — il n'en demeure pas moins que de nombreux jeunes gens ont bel et bien commis des actes graves. Et une fois ce processus destructeur de grande ampleur engagé, qu'est-ce qui peut bien en venir à bout si ce n'est une forte dissuasion ? (Pour ceux qui en doutent encore et toujours, ils peuvent relire ce petit développement sur la dissuasion entre autre.)

Comme on l'a dit plus haut, les Anglais n'ayant pas le même vécu que les Français — n'étant pas soumis comme en France au soupçon permanent d'un collaborationnisme fasciste ou antisémite — ils adoptent naturellement une attitude plus pragmatique que moralisatrice à la française. Et en quoi un simple citoyen peut-il aider les autorités de son pays à appréhender les auteurs de violences ? En participant à leur recherche, en les dénonçant directement lorsqu'ils les connaissent, parfois même lorsqu'il s'agit de leur propre enfant ! Attitude choquante pour un Français mais normale et efficace pour un Anglais. Nous en vérifierons les résultats dans les semaines et mois à venir.

Août 2011 © Etat de droit / Jean-Yves Willmann

 

 

 

 

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Le billet du 13 juin 2011

Etat de droit et autorité de l'Etat : le bla-bla-bla continue

Mesurettes et effets d'annonce sont les seules « solutions » trouvées en 10 ans

Etat de droit avait déjà relevé — ici — que ses propositions de réforme pouvaient parfois inspirer le personnel politique. Dans l'activité de recopiage gouvernemental, on pourrait recenser récemment : les évaluations nationales de 6e ramenées en fin de CM2 (mesure préconisée sur Etat de droit en mars 2007) ; ou dernièrement : le début d'une remise en cause des remises de peine automatiques et le début d'un questionnement sur une application plus effective des peines (toutes causes défendues sur Etat de droit depuis 2007).
  Malheureusement, il s'agit bien plus de gesticulations que de réelle volonté de changement. On proclame à grands cris qu'on va tout changer... pour mieux préserver le statut quo. Homo politicus francicus, dans le fond, cède à toutes les pressions et tous les lobbys. Il n'a pas de conviction. Il n'a dans son viseur que la prochaine élection.

On notera par ailleurs que le dysfonctionnement institutionnel français — dans le domaine de la Justice et plus encore en matière d'éducation — n'est peut-être pas toujours le seul fait de la France d'en haut mais aussi un peu parfois le fait de nos exécutants institutionnels, les fonctionnaires : professeurs, juges...
  Que dire par exemple de cette manie de certains Juges aux Affaires Familiales qui consiste à mettre en branle toute une nouvelle procédure avec nouvelles convocations à la moindre demande d'éclaircissement sur un jugement précédent ?
  Que dire de tous ces professeurs qui se voilent la face, cherchant en permanence toutes les excuses possibles aux élèves les plus indisciplinés, sans jamais chercher du côté de l'autorité institutionnelle ?

Le site Etat de droit le répète : ce n'est pas en cherchant à limiter les dégâts que l'on résoudra les problèmes de fond. Des milliers de postes de « médiateurs de la réussite scolaire » ont paraît-il été créés. Rien qu'avec l'intitulé, on a déjà tout compris... Les hautes sphères de l'Education nationale continuent de mener tout le monde en bateau. Allons-y ! Dépensons encore tout l'argent des Français dans ce type d'artifice... La médiation à l'école, par définition, c'est l'anti-autorité. Nous aggravons nos déficits publics pour fragiliser toujours plus l'autorité des professeurs. Qu'on ne s'étonne pas si Etat de droit ralentit la cadence de ses articles. A quoi bon, franchement...

La France, au sens de l'Etat français et de ses institutions, est de moins en moins un Etat de droit qui se respecte. Le droit ne peut exister et vivre que si les devoirs existent aussi. En gommant toujours plus la possibilité de sanction notamment à l'école, on élimine la notion de devoir. Et les droits dans tout ça, que leur arrive-t-il ?… Ils se battent entre eux, si l'on peut dire. Le plus fort l'emporte, comme d'habitude. Je veux dire : les individus les plus violents, les moins respectueux, les plus habiles à détourner le droit théorique, s'approprient comme toujours un maximum de droits réels au détriment de la très grande majorité, qui s'en trouve de plus en plus démunie.

Un Etat sans autorité suffisante, qui laisse ses institutions se faire bafouer chaque jour, n'est plus un Etat de droit dans les faits mais juste un Etat de droit de papier.

Juin 2011 © Etat de droit / Jean-Yves Willmann

 

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