Etat de droit
Edité le 18 septembre 2008
Une fois n'est pas coutume, je vais utiliser le je.
Monsieur le Ministre,
J'ai déjà eu l'occasion de constater que le gouvernement français n'hésitait pas à s'inspirer des propositions du site Etat de droit. Au début de cette année 2008, par exemple, les premiers votes visant à accélérer l'exécution des décisions de Justice rejoignaient étroitement la Proposition J2 sur les exécutions financières (mai 2007), celle-ci allant toutefois beaucoup plus loin, prévoyant des peines de remplacement en cas d'inexécution.
Mais pour ce qui nous concerne directement, en quelques jours seulement — du lundi 15 septembre au mercredi 17 septembre 2008 — qu'a-t-on entendu de la part du Ministre de l'Education nationale ? Qu'il comptait mettre en place un Code de la paix scolaire dont le principe consisterait à harmoniser ou codifier les règlements intérieurs des établissements scolaires pour rendre plus homogène, à l'échelle nationale, les réponses à apporter aux élèves qui enfreignent les règles à l'école. Monsieur le Ministre, votre code existe déjà, ici, sur Etat de droit ! Et depuis 2006 ! Il s'agit, vous le savez donc bien, de mon inventaire national des sanctions préconisées en milieu scolaire. Pour information, cette codification des sanctions à l'école prévoit déjà 30 situations différentes (d'atteinte aux règles de l'école) avec la fourchette de sanctions possibles correspondante. Je constate, Monsieur le Ministre, que vous reprenez toute mon argumentation, avec les termes que j'utilise, tant en préalable à mon exemple d'inventaire national des sanctions à l'école que dans mon argumentation en faveur de cette Proposition E8 : harmonisation des réponses au niveau national, lutte contre l'arbitraire, codification, etc.
Bien entendu, je pourrais me féliciter de ce mea culpa implicite de l'institution « Education nationale » qui, jusqu'à présent, est toujours restée dans le flou quant aux réponses à apporter à la violence scolaire et aux incivilités très diverses et variées à l'école. Toutefois, Monsieur le Ministre, je suis bien obligé de vous préciser que mon inventaire des sanctions à l'école repose sur deux principes : le principe de codification (des réponses à apporter aux comportements déviants à l'école) ET le principe de sanction (très clairement assumé). Or, il apparaît d'ores et déjà que vous ne comptez reprendre que le principe de codification ; et non pas le principe de sanction. Monsieur le Ministre, c'est une dénaturation de ma Proposition E8 ! Puisque vous venez de faire un pas en avant, traversez donc le guet jusqu'au bout !
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Par ailleurs, la vidéo que l'on a pu voir hier reprend, cette fois-ci, l'idée de ma Proposition E19 sur la création d'un statut de Professeur d'Ecoles Maternelles dont le titulaire aurait reçu une formation de niveau BAC+2, et non plus de BAC+5. Je donne, comme vous semblez donc l'avoir bien lu (puisque vous les reprenez à votre compte), de nombreuses raisons qui justifient cette proposition de réforme de l'Education nationale. Mais là encore, Monsieur le Ministre, je suis bien obligé de vous dire que vous n'avez pas bien saisi l'état d'esprit qui fut le mien lorsque j'ai développé cette proposition en février 2007.
En effet, en engageant une polémique inutile sur le fait que les professeurs en Petite Section passeraient leur temps aux « siestes » et aux « couches » vous ne faites que décrédibiliser ma proposition E19 qui n'avait pas besoin de cette polémique inutile et de la présentation caricaturale que vous en avez faite.
Si j'osais, Monsieur le Ministre, et puisque vous avez donc eu tout le loisir de constater que je suis soucieux de préserver le principe de sanction, je vous demanderais de me recopier 30 fois : « Je ne dois pas mal plagier les propositions du site Etat de droit. » A faire signer par votre supérieur hiérarchique ! Mais plus sérieusement :
Monsieur le Ministre de l'Education nationale, puisque mes propositions vous intéressent, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me contacter AVANT toute nouvelle utilisation de mes quelques 22 premières propositions en matière d'éducation et d'autorité à l'école. Une explication de texte préalable permet souvent d'éviter les contresens...
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre de l'Education nationale, l'assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Jean-Yves Willmann
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